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VARIÉTÉS.

donnèrent lieu à leur formation, je repasse en quelques chapitres les derniers évènemens qui précédèrent la chute de la Pologne… Je rappelle ensuite les diverses tentatives des réfugiés, pour régénérer leur patrie, leurs efforts à Paris, à Venise, à Constantinople, à Berlin, à Milan, à Vienne même… Enfin, après avoir groupé sommairement tous ces faits, j’arrive à la formation des légions polonaises ; là, prenant un à un tous ces guerriers, qui, ne pouvant combattre pour leur pays, avaient voué leurs bras à la cause qui leur offrait le plus de sympathie et le plus de chances pour l’avenir, je les suis dans leurs travaux, leurs victoires et leurs espérances… Vainqueurs à Rome, à Naples, à Florence, à Mantoue, à Milan, nous les accompagnons jusqu’à la paix de Lunéville, et là, quand tout espoir sera détruit pour la résurrection de leur patrie, les uns seront forcés de suivre en Étrurie et à Naples la fortune de leurs nouveaux rois ; les autres, plus malheureux, iront, sous le ciel brûlant des tropiques, lutter contre un climat pestilentiel. C’est au premier anéantissement des légions nomades qui portaient avec elles les destinées de la Pologne, que se terminera cette histoire. Plus tard, elles se réveilleront encore à la voix de celui qui d’un regard mesurait l’Europe ; elles eurent encore leur moisson de gloire, sans obtenir plus d’avenir pour leur patrie. Il était écrit, en effet, que les Polonais, fidèles à leur serment, serviraient désormais d’instrumens aux grandes ambitions, sans en profiter eux-mêmes… »

Les deux fragmens qui vont suivre justifieront l’intérêt puissant qui s’attache à l’histoire des légions polonaises.