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DES LÉGIONS POLONAISES EN ITALIE.

pourra vous intéresser individuellement, ainsi que votre patrie. Si celle-ci devait se relever de sa chute, et que vous eussiez besoin d’un homme capable de donner un coup de collier, appelez-moi près de vous ; en quelque pays que je puisse être, je serai fier de faire recouvrer la liberté à un peuple si bien fait pour en jouir, ne fût-ce que de la manière la plus indirecte.

» Soyez sûr, mon cher général, que tous les Polonais qui s’adresseront à moi, ou qui tomberont en mon pouvoir, trouveront en votre ami un appui fidèle qui leur fera donner une destination particulière, qui recueillera leurs noms, et qui vous en fera passer le contrôle ; pour cela, vous sentez la nécessité de m’instruire exactement de votre séjour.

» J’adresse celle-ci au général Bonaparte. Je vous embrasse de tout mon cœur, vous et votre fils. Rappelez-moi aussi au souvenir de votre fidèle aide-de-camp Elie Trémo.

» Toute ma famille militaire vous assure de ses respects. Le général Bernadotte, qui prend le plus vif intérêt à la réussite de vos projets, vous embrasse bien cordialement.

» Adieu, mon général, je vous serre contre mon cœur.


» Kleber. »


II.


ENTRÉE À ROME DES LÉGIONS POLONAISES. – DRAPEAU DE MAHOMET. – SABRE DE SOBIESKI.


… Le 29 germinal (18 avril), le corps destiné à l’expédition de Rome se rassembla à Rimini, et le général Dombrowski, en passant par Ancône et Spolette, entra dans la capitale du monde chrétien, à la tête de ses légions, le 14 floréal an vi (3 mai 1798), jour anniversaire d’une époque bien mémorable.