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PORTUGAL.

pour placer Sa Majesté très-légitime sur le trône qui lui appartient, et lui assurer la possession de son royaume.

La nouvelle de l’usurpation effectuée à Lisbonne le 1er juillet de cette année, ayant excité dans l’esprit de Sa Majesté l’empereur don Pédro une juste indignation et la plus vive douleur, on peut aisément concevoir que les sentimens de Sa Majesté impériale soient augmentés par la perplexité paternelle où la jette le sort d’une fille bien-aimée, dont elle ne put se séparer qu’avec regret, pour céder aux instances répétées des souverains ses alliés, et avec l’entière conviction qu’elle conserverait la possession de la couronne qui lui était garantie non moins par ses droits légitimes, que par les arrangemens solennels auxquels furent parties les cours d’Angleterre et d’Autriche, et par les sermens du prince auquel il avait conféré la régence du Portugal, et destiné, la main de sa fille…

La première pensée de Sa Majesté l’empereur du Brésil ne pouvait être que celle de réclamer, dans ce but, l’aide de Sa Majesté Britannique, en vertu des traités existant entre le Portugal et la Grande-Bretagne.

Ces traités, comme le sait S. Exc. lord Aberdeen, datent des premiers temps de la monarchie portugaise. Sous le règne d’Édouard Ier, roi d’Angleterre, des stipulations d’amitié et de commerce furent contractées entre les deux couronnes, et, en 1373, un traité formel d’alliance fut conclu entre Ferdinand Ier de Portugal, et Édouard iii d’Angleterre…

La série de ces divers traités se termine par celui du 21 janvier 1815, dont le troisième article est ainsi conçu : « Les anciens traités d’alliance, d’amitié et de garantie qui ont existé si long-temps et si heureusement entre les deux couronnes, sont, par ce présent article, renouvelés entre les deux hautes parties contractantes, et reconnus comme étant en pleine force et vigueur. »

Nulle guerre n’a, pendant cette longue période, interrompu, entre les deux gouvernemens, une liaison dont l’histoire de la