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ADMINISTRATION DES INDOUS.

territoriaux, et encouragèrent le commerce et le développement de l’industrie.

Les Indous obtinrent plus tard des priviléges précieux, même pour les propriétés foncières, priviléges dont leurs maîtres ne s’apercevaient pas toujours. C’est ainsi que la taxe de 50 pour cent du revenu fut considérablement diminuée.

Durant la domination musulmane, tout le revenu affecté au soutien des établissemens religieux indous fut supprimé. Les terres qui le fournissaient demeurèrent long-temps sans culture ; elles devinrent entre les mains des mahométans un moyen de récompenser les fermiers publics et de soutenir les établissemens appartenant à leur religion. Ceux qui les obtinrent, étant incapables de les cultiver et de les administrer par eux-mêmes, les affermèrent aux Indous, qui en partagèrent les revenus avec les propriétaires. Ils servirent à couvrir les taxes énormes que le gouvernement mahométan prélevait, et une grande partie des terres que les Indous avaient consacrées à la religion furent cultivées sans payer d’impôts.

Ces irrégularités n’échappèrent point à la vigilance des collecteurs indous ; mais ils avaient un intérêt direct à cacher la fraude, et partager les profits des terres avec les fermiers qui les cultivaient. Partout où les Musulmans faisaient des conquêtes, ils réclamaient un droit de propriété sur le sol pour le souverain, et établissaient une taxe qui absorbait à la fois l’impôt public et le revenu du propriétaire. Les moyens auxquels les Indous eurent recours pour échapper à cette oppression viennent d’être expliqués, et comme les impôts étaient toujours, suivant l’usage antérieur à la conquête, calculés sur le montant du revenu des terres, sans que l’on prît en considération l’étendue du terrain cultivé, il en résultait un grand avantage pour le cultivateur dans un pays où le rapport entre l’argent et les produits bruts est tellement susceptible de varier.

Quant à l’administration de la justice, sous le gouverne-