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BRÉSIL.

si tous les esclaves sont restés à Rio-Janeiro, ou quel nombre doit être considéré comme ayant passé en transit.

Le troisième document, qui aurait pu faire apprécier à la chambre les altérations de valeur subies par la monnaie de cuivre, et l’influence que lui donne le ministre sur le prix du change, ne présente qu’un résultat stérile et imparfait, puisque la somme de cette monnaie battue dans le laps de temps indiqué est calculée d’après la valeur qu’on lui donne aujourd’hui.

Examinons à présent le rapport concernant le change. Le ministre commence par y déclarer que, quoique l’émission de nouvelles notes de la banque ait été entièrement suspendue, et que le gouvernement en ait retiré de la circulation pour la valeur de 1,257,490,000 reis (7,859,312 fr.), par le moyen d’un emprunt contracté à Rio-Janeiro, à raison de 6 pour cent, et au capital réel de 65, le change, qui s’était soutenu à 30 pence (terme moyen) pendant les deux derniers mois de l’année dernière, est tombé à 20 pence, tandis que l’agio, qui, en janvier 1828, était de 20, 48 et 100 pour cent, selon que la monnaie était de cuivre, d’argent ou d’or, s’est élevé à 40, 110 et 190. Le gouvernement pense, ajoute le rapport, que cette différence provient encore de la même cause, c’est-à-dire de la surabondance des notes de la banque. Le ministre, en terminant, propose de retirer ces notes de la circulation le plus tôt possible, et de nommer une commission pour administrer les affaires de la banque, le gouvernement devant garantir les dettes de cet établissement jusqu’au dernier reis. Enfin, pour avoir l’argent indispensable à l’exécution de la première mesure, le ministre, qui, dans ce même rapport, dit que le gouvernement juge absolument nécessaire de ne plus envoyer à Londres des valeurs en lettre de change, et de pourvoir autrement au paiement des dividendes de son emprunt[1], propose d’être autorisé à en contracter un

  1. Cet emprunt est celui de 400,000 livres sterling, dont nous avons parlé dans notre première livraison, page 65.