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SAINT-PÉTERSBOURG.

pare aux plantes venues dans des serres chaudes. L’Ermitage ne renferme que peu de statues ; mais il a, en revanche, une belle collection d’énormes vases de jaspe de Sibérie et de porphyre. L’un d’eux est surtout précieux pour sa grandeur ; sa largeur est de 5 pieds, et il est composé entièrement de malachite, dont les divers morceaux sont si admirablement joints les uns aux autres, qu’ils semblent former une masse solide. On y voit aussi une horloge musicale d’une dimension extraordinaire, et qui ressemble plus à un orgue d’église qu’à un ornement de palais. L’histoire de cette horloge est assez singulière ; elle fut faite par spéculation, mais le prix en ayant été fixé à 200,000 roubles (environ deux cent mille francs), il ne se présenta pas d’acheteur. On la mit alors en loterie, et le gagnant fut une pauvre femme qui la vendit à l’empereur pour une somme considérable, et une rente viagère. Comme il serait impossible de détailler toutes les merveilles de l’Ermitage, je passerai à la chambre où sont conservés quelques uns des objets précieux appartenant à l’état ; et le coup d’œil en est si beau, qu’il semble avoir été opéré par la lampe magique d’Aladin. Là, se trouvent le célèbre diamant, le plus grand et le plus pur de tous ceux qui aient jamais été découverts, deux bouquets composés de différentes pierres très-grosses et d’un admirable éclat, enfin une petite commode garnie de perles aussi volumineuses que des noix. Beaucoup de joyaux, je n’en doute nullement, ont été reçus à titre de présens de la part des monarques orientaux ; une case seule est remplie de joaillerie chinoise. Il y a également plusieurs services d’argenterie de cette contrée, du travail le plus achevé. On garde dans cette chambre les soucoupes et les salières en or dans lesquelles une députation des habitans de St-Pétersbourg offre un tribut de pain et de sel, à l’avénement au trône d’un empereur. Je remarquai, en outre, une vaste collection de tabatières d’une grande valeur, mais je ne pourrais dire si elles ont été envoyées en présent, ou si l’on