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GUATÉMALA.

se disposait à commettre des hostilités contre son territoire. Cet état, ayant réuni des troupes, les dirigea vers le département de Chiquimula, qui appartient au Guatémala, avec l’intention de l’occuper militairement. Toutefois, les Chiquimuliens prirent les armes, et, animés par leur chef civil Indalecio Perdomo, forcèrent les envahisseurs à la retraite. Ceux-ci, loin d’être découragés par cet échec, concentrèrent toutes leurs forces à Metapan et à Santa-Anna, et formèrent le projet plus hardi encore de marcher contre la capitale. Ils voulaient, disaient-ils, anéantir la faction centraliste et les autres ennemis de la constitution fédérale, dont cette ville était le foyer. Malheureusement pour le succès de leur entreprise, ils se portaient agresseurs volontaires contre un puissant état, et ils soulevèrent contre eux le pouvoir exécutif de la république, qu’ils accusaient d’ambition et de péculat.

Cependant le Guatémala ne perdit point un instant pour les préparatifs de défense. Mariano Aycinena, qui avait suecédé, à Barrundia en qualité de gouverneur, publia un manifeste de sa conduite et de son administration. Il exposa les efforts qu’il avait faits pour éviter d’en venir à une rupture, et appela ses concitoyens à s’armer pour la défense de leurs foyers. Le 16 mars, il signala, dans une autre proclamation, l’approche de l’armée ennemie, et la législature l’investit de toute l’autorité du gouvernement, lui recommandant seulement de se concerter avec le président pour les mesures qu’il jugerait nécessaires à la sûreté de la capitale. Aycinena adressa le lendemain un nouvel appel au patriotisme des citoyens, qui coururent se ranger sous ses ordres, et lui fournirent l’argent et les munitions de guerre dont il avait besoin. Au bout de quelques jours il se trouva à la tête de forces respectables, composées d’un corps de troupes de la fédération, d’un régiment de milices et d’un bataillon nombreux de volontaires ; c’était plus qu’il n’en fallait pour faire repentir les Salvadoriens de leur entreprise.