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ANGLETERRE.

sions, et jugées avec les mêmes formes, la même promptitude que les contestations individuelles.

Ce caractère demi-central, demi-local des magistrats, convient également bien au contrôle qu’ils exercent sur l’administration paroissiale par la nomination des administrateurs, par une direction active, par l’inspection de la comptabilité, etc.

Un seul danger est à craindre dans ce système. C’est la tendance de chaque magistrat à abuser individuellement de son pouvoir ; et il faut convenir que dans l’état actuel des choses la formation entièrement aristocratique du corps des magistrats, l’absence totale de responsabilité dont ils jouissent, leur indépendance de toute influence populaire, contrarient beaucoup le bien qu’on pourrait attendre de leur action administrative. On se plaint très-fréquemment, par exemple, de l’usage qu’ils font de leur pouvoir dans l’administration des routes paroissiales, pour faire ouvrir, fermer, réparer les routes selon leur propre convenance. Le bel entretien même des routes de paroisse, dû entièrement à la constante sollicitude des magistrats, dépasse certainement dans beaucoup d’occasion les besoins comme les ressources des gens de la campagne, et ne pourrait s’obtenir sans un peu de despotisme. La taxe des pauvres, qui me semble être une charge imposée par l’aristocratie aux classes moyennes, dans son intérêt propre, ne serait plus payée depuis long-temps sans la contrainte exercée par les magistrats qui ont pris constamment le parti des pauvres contre les habitans.

Mais l’abus le plus criant que les magistrats fassent de leur autorité, c’est dans la dispensation des patentes d’aubergistes et de cabaretiers. Ce pouvoir, annuellement exercé dans une session spéciale, leur est accordé en apparence pour le maintien du bon ordre, mais sert en réalité à couvrir le plus odieux monopole. Dans les grandes villes et surtout à Londres, ce monopole est exploité au profit d’un petit nombre