Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

PIÈCES OFFICIELLES.

MESSAGE
DU
PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS,
À L’OUVERTURE DU CONGRÈS,
avec des annotations historiques[1].

« Citoyens du sénat et de la chambre des représentans,

« C’est avec plaisir que je vous offre mes salutations amicales à l’occasion de votre réunion au siége du gouvernement, pour y remplir les importantes fonctions auxquelles vous a appelés la voix de vos concitoyens. La tâche qui m’est réservée par la constitution est de vous présenter, comme législature fédérale de vingt-quatre états souverains et de douze millions d’hommes heureux, un tableau de nos affaires, et de vous proposer des mesures qui, dans l’accomplissement de mes fonctions officielles, m’ont paru nécessaires à l’accomplissement du but de notre union.

» En communiquant avec vous pour la première fois, c’est pour moi une source de véritable satisfaction, de pouvoir dire que nous sommes en paix avec toute la terre, et que notre pays offre la preuve agréable et évidente d’un bien-être général et d’un perfectionnement progressif. Si nous tournons nos regards vers les autres nations, notre grand désir est de voir nos frères de la race humaine posséder les avantages dont nous jouissons, avancer en connaissances, en liberté et en bonheur social. Nos relations à l’étranger, bien que leur caractère général soit pacifique et amical, offrent entre nous et les autres puissances, des sujets de différends d’un grand intérêt, tant pour le pays en général que pour plusieurs de nos concitoyens. L’aplanissement de ces différends sera


  1. Les lettres que nous avons reçues de New-York, en même temps que cette pièce officielle, nous apprennent qu’à aucune autre époque de l’histoire des États-Unis, le message du président n’a été attendu avec une plus vive impatience. Cela se conçoit aisément ; les partisans, comme les adversaires du général Jackson, espéraient également trouver dans cet écrit de quoi justifier leur participation ou leur opposition à l’élection de celui qui vient aujourd’hui, pour la première fois, devant les représentans de la nation, faire, pour ainsi dire, sa profession de foi politique. La foule qui se pressait dès le point du jour à la porte du bureau qui reçoit les bulletins officiels, était innombrable. À onze heures du matin, plus de quinze mille exemplaires du message avaient été distribués, et cependant la foule, loin de diminuer, s’accroissait à chaque instant. Nous ne pouvons encore dire exactement quelle influence ce discours exercera par la suite sur les dispositions des partis ; l’expérience seule nous l’apprendra. Cependant, à en juger par les lettres que nous venons de recevoir des divers points de l’union, il paraît que tout le monde s’accorde à dire qu’il est empreint d’un caractère de simplicité, et présente un intérêt patriotique que personne ne serait tenté de désavouer. À cette impression du moment succéderont sans doute de vives discussions suscitées par un examen plus attentif ; nos correspondans nous promettent de nous les faire connaître avec soin, et nous nous empresserons de les mettre sous les yeux de nos lecteurs.