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ADMINISTRATION AVANT 1789.

même hors de ses domaines, et par les habitans des fiefs appartenant aux seigneurs.

Les tailles auxquelles le roi avait souvent recours dans les besoins de l’état, n’étaient point alors une imposition ordinaire.

Ce fut Charles iii qui, en 1444, rendit cet impôt ordinaire et annuel.

Pour obvier aux inconvéniens des milices féodales et des troupes levées à la hâte, dont les excès et le brigandage portaient la désolation de tous côtés, ce prince choisit et retint à son service un certain nombre d’hommes. Il en forma quinze compagnies de cent lances chacune.

Chaque lance, ou homme d’armes, devait avoir sous lui trois archers, un coutelier, un écuyer et un page. Ainsi ce corps s’élevait à neuf mille hommes. Charles vii en régla la solde ; il établit des inspecteurs et des commissaires pour en faire les revues et y maintenir la police.

À la même époque, il forma aussi une corps d’archers composé de quatre mille hommes.

Trois ans après, il créa un nouvel ordre de soldats destinés à ne servir qu’en temps de guerre[1].

Ces soldats recevaient chacun, pendant la guerre, une paie qui cessait avec la campagne, mais ils jouissaient d’une exemption générale de toute imposition ou redevance. On les appelait, par cette raison, francs archers.

Les peuples qui, en sacrifiant une petite partie de leur revenu, s’assuraient la possession paisible du reste de leurs biens virent s’établir sans regret la permanence d’une contribution destinée à les mettre à l’abri des vexations et du pillage auxquels, auparavant, ils se trouvaient sans cesse exposés.

Le montant de la taille n’excéda jamais, pendant le règne de Charles vii, les sommes nécessaires au paiement des

  1. Édit de 1448.