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VOYAGE AU JAPON.

ment en Chine et au Japon, n’ayant point cessé, il était présumable que l’état intérieur du pays se trouvait encore tel que le dépeint D. Rodrigo de Velasco, auteur de cette relation. Depuis l’époque où elle fut écrite (1608), la difficulté des rapports avec le Japon s’est accrue par l’expulsion des chrétiens qui eut lieu peu de temps après les événemens racontés par ce voyageur, qui, seul peut-être, a traversé une partie de cet empire, non-seulement avec la permission du gouvernement, mais encore avec toutes marques d’une protection et d’une bienveillance signalées.

Cette relation est empreinte d’une naïveté de style que nous avons désespéré d’imiter, et qui offre de plus une garantie de la bonne foi et de la sincérité du narrateur. Nous y avons surtout distingué la description vraiment remarquable des cérémonies religieuses des Japonais, et celle des hommages funèbres rendus à la mémoire du dernier empereur. Il ne faudrait cependant pas assimiler D. Rodrigo à un voyageur ignorant et crédule ; il est loin de se laisser entraîner à une admiration irréfléchie. Le langage plein de dignité qu’il adressa au premier ministre pour s’affranchir d’un cérémonial avilissant, et la manière énergique avec laquelle il insista sur l’expulsion des Hollandais, montrent assez que, même après son naufrage et son infortune, le brave gouverneur-général des îles Philippines n’oublia jamais qu’il était le représentant du roi d’Espagne.

Nous avons traduit fidèlement le texte que nous avons craint d’abréger, quoiqu’on puisse lui repro-