Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
VOYAGE AU JAPON.

Relation que fait Don Rodrigo de Vivero y Velasco de ce qui lui arriva à son retour des Philippines, où il était gouverneur et capitaine-général, et de son arrivée au Japon, contenant des choses très-intéressantes.

En l’année 1608, le 30 septembre, fête du glorieux saint Jérôme, eut lieu le naufrage du vaisseau le Saint-François, que je montais à mon départ des Philippines, où je servais Sa Majesté en qualité de gouverneur. Les tempêtes et les tourmentes que j’éprouvai jusqu’à ce moment furent telles que je ne sais s’il s’est jamais passé dans les mers du Nord et du Sud soixante-quinze jours plus affreux. Mais la fin fut encore plus funeste ; car elle fut le commen-

    sont jusqu’à présent les ouvrages les plus exacts. Les résidens hollandais eux-mêmes ne pénètrent pas dans l’intérieur de l’empire ; il leur est encore moins permis de le traverser, comme le fit notre auteur. À peine sont-ils arrivés à Nangasaski, qu’on les tient comme renfermés dans ce port. Cependant, on annonçait dernièrement qu’un jeune voyageur, M. Siebold, grâce à sa profession de médecin, était parvenu à recueillir un grand nombre de renseignemens curieux sur l’histoire, les mœurs et l’administration du Japon, quoiqu’il paraisse certain qu’il se soit peu éloigné de la résidence hollandaise. Malheureusement M. Siebold eut l’indiscrétion de faire part lui-même à plusieurs journaux d’Europe de ses précieuses découvertes. Le gouvernement japonais en fut instruit, et M. Siebold, à l’instant de son départ, reçut l’ordre de ne pas sortir de Nangasaki. Depuis ce moment il y est devenu l’objet de la plus rigoureuse surveillance. S’il en était ainsi, cette circonstance fâcheuse pour les sciences, donnerait encore un prix inattendu au manuscrit de don Rodrigo de Velasco.

    (M.)