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POPULATION DES DEUX MONDES.

dent, ainsi que la constitution physique d’une grande partie de cet état, et l’absence de toute habitude industrielle parmi les habitans de plusieurs de ses provinces, nous n’hésiterons pas à regarder 12 millions comme le nombre qui doit approcher le plus de la réalité. C’était ce nombre auquel nous nous étions arrêté dans notre Compendio, et que nous avons ensuite porté à 14 millions dans la Balance pour nous rapprocher de l’estimation que nous tenons de la bouche de MM. Chaignaud et Vannier, Français employés depuis long-temps comme mandarins dans cette extrémité de l’Asie. L’espace nous manque pour exposer les motifs qui nous ont engagé à préférer notre ancienne évaluation. Nous ajouterons seulement que les rédacteurs de l’Edinburgh Review et de l’Oriental Herald s’accordaient dernièrement à la réduire à 9 millions ; et que, selon le capitaine White, un mandarin l’estimait à 10 millions, un autre la portait à 14, les missionnaires la réduisaient à 6, et que M. Crawfurd, ne lui reconnaît tout au plus que 5 millions d’habitans.

La population de la Chine a été l’objet de grands débats entre les géographes, les voyageurs et plusieurs savans qui ont écrit sur cet empire. Les Chinois tiennent pourtant avec beaucoup de soin des états statistiques et des relevés de dénombremens ; mais il y a des classes nombreuses qui ne sont pas comprises dans les recensemens. Cette circonstance est une des causes principales des différences énormes que l’on observe entre les calculs des auteurs