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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

l’esclavage, et à l’ignorance absolue des droits naturels de l’espèce humaine. Elles croient simplement que les choses doivent être ainsi, et qu’elles sont faites pour ce trafic[1].

Les nègres des villages de Dirimans, Malakas, et Kissours, situés sur les rives du fleuve, viennent à Temboctou dans leurs pirogues ; ils apportent au marché des esclaves, de l’ivoire, des poissons secs, des pots en terre, et diverses autres choses qu’ils vendent pour avoir des verroteries, de l’ambre, du corail et du sel. Dans la partie du sud de Temboctou, il y a un pays que l’on nomme Ginbala ; il se prolonge très-avant dans l’intérieur : ses habitans sont tous musulmans ; ils ne viennent que peu à Temboctou, à cause du voisinage des Touariks qu’ils redoutent. Ils sont très-industrieux, cultivent beaucoup de mil et un peu de riz, sont très-hospitaliers envers les étrangers, et ont beaucoup de troupeaux de bœufs, de moutons et de cabris ; ils cultivent du coton, avec lequel ils fabriquent des étoffes pour se vêtir. Ils vont de préférence faire le commerce à Jenné, où ils n’ont rien à craindre.

Les Foulahs qui habitent les environs du fleuve viennent aussi à Temboctou ; ceux que j’y ai vus avaient toute la physionomie et la couleur de ceux du Fouta-Dhialon ; ils étaient armés de plusieurs piques. J’en ai vu très-peu.

  1. M. Fontanier rapporte plusieurs traits semblables dans ses intéressans Voyages en Orient, de 1821 à 1829.