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VOYAGE AUX ÉTATS-UNIS.

délibérer sur cette proposition, en lui annonçant toutefois que s’il ne l’acceptait pas, il serait de suite conduit au supplice.

Dans une telle alternative, le choix ne pouvait être long-temps douteux ; aussi M. Hulswitt se hâta-t-il d’accepter les faveurs insignes de l’adoption, qui le tirait au moins, pour le moment, d’un pénible esclavage, et le roi Makina, satisfait, lui permit de son côté, si les filles de Nootka ne lui plaisaient point de choisir une épouse dans quelque tribu voisine. Notre voyageur avait eu l’occasion de voir plusieurs filles de la nation des Aitissarts, qui lui avaient paru les plus douces et les plus aimables des sauvages. Il obtint la permission d’aller y chercher sa future, et son choix tomba sur la jeune et belle Yourtoca, fille d’Upquestas, roi de cette peuplade. Voici le portrait que l’auteur trace de sa nouvelle épouse. « Elle était incontestablement la plus belle des femmes de Nootka, sans en excepter même la reine. Elle avait la peau très-blanche, des joues rosées et vivement colorées, de grands yeux noirs ; ses dents, parfaitement rangées, étaient d’une éclatante blancheur ; ses longs cheveux noirs et soyeux, arrangés avec autant de soin que de goût, formaient de larges tresses jetées avec élégance autour de sa tête ; ses traits réguliers, sa physionomie douce, exprimaient la bonté et la modestie. Elle était pleine de candeur et d’innocence, et n’avait que seize ans. »

Tant d’attraits ne purent cependant fixer notre voyageur dans ces contrées hyperboréennes. Il saisit