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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

enceintes habitaient des maisons bâties sur le terrain qui est entre les divers murs, et qui sont entourées de très-beaux jardins plantés de toute espèce d’arbres fruitiers et de légumes. À peu de distance de la troisième porte, on entre dans le palais ; et d’abord on aperçoit les écuries, qui contenaient alors trois cents chevaux de main, auxquels il ne manquait que d’être aussi bien dressés que les nôtres pour être parfaits en tout. Ils étaient attachés chacun par un licou en fer à deux branches, la croupe appuyée au mur, de sorte qu’il n’y avait pas d’accident à craindre en se promenant dans les écuries. De l’autre côté du palais est l’arsenal du prince, riche en cuirasses et en corselets dorés, suivant la mode du pays, et avec assez d’armes, telles que arquebuses, piques, lances et épées nommées catanas pour fournir à une armée de cent mille hommes.

La première salle par laquelle on entre dans le palais était si richement ornée, que je ne pus découvrir la moindre partie du plancher, des murailles et du plafond. Les tapis de pied, qu’ils nomment tatames, sont magnifiquement garnis d’étoffes, d’or et de velours d’un travail admirable. Les murailles et le plafond sont ornés de dessins agréables, dorés ou vernis, et de peintures représentant des sujets de chasse. Il nous semblait à nous, pauvres naufragés, qu’après avoir vu cette magnifique salle, nous ne pouvions rien voir qui la surpassât ; mais à notre grande surprise, notre admiration dut augmenter de salle en salle jusqu’à celle où le prince