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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

en doute, depuis la brillante expédition de M. Le capitaine d’Urville dans les mêmes parages.




Voyage dans la mer du Sud. — Épouvantable massacre aux îles Fidji. — Circonstances qui amenèrent plus tard la découverte du sort de Lapérouse.

Avant d’arriver à l’événement qui forme le sujet de ce livre, il est à propos de rapporter des circonstances qui s’y rattachent d’une manière directe et qui furent les causes premières de la découverte que j’ai eu le bonheur de faire.

Vers la fin de 1812, je m’embarquai, en qualité d’officier, sur le navire le Hunter, capitaine Robson, qui partit de Calcutta, pour un voyage à la Nouvelle-Galles du sud, aux îles Biti, communément appelées îles Fidji, et finalement à Canton. J’avais antérieurement visité les îles Fidji et j’y avais séjourné pendant quatre mois. Durant ce séjour, j’avais beaucoup fréquenté les naturels et j’avais fait de grands progrès dans l’étude de leur langue. Le capitaine Robson s’était lui-même arrêté deux fois dans ces îles et avait acquis une grande influence sur l’esprit des habitans d’une partie de la côte de l’île du Sandal, en prenant part à leurs guerres et en les aidant à détruire leurs ennemis qui avaient été rôtis et mangés en sa présence. Le chef avec lequel il était le plus intime, était Bonassar, chef du village de Vilear et de ses dépendances, dans l’intérieur de l’île.