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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

cable, à petits rameaux, à feuilles plus petites encore. Le grand gramen, nommé fétuque en éventail, qui couvre l’îlot aux pingoins fait seul exception à cette tendance générale, vers le rapetissement, ainsi que quelques petites bruyères, et le chiliotrique à feuilles de romarin, qui tapissent les coteaux. Certaines espèces vulgaires de l’Europe pullulent sur les Malouines, et l’on cherche vainement à s’expliquer comment elles se retrouvent dans les deux hémisphères, séparées de toute la largeur de la zone torride.

Cent vingt plantes composent donc à peu près le monde végétal des Malouines. Elles ont été soigneusement décrites dans ces dernières années ; et il serait assez fastidieux pour le lecteur de lui citer des noms qui n’auraient aucune influence sur son souvenir. Seulement, je me bornerai à rappeler quelques-unes de celles que des propriétés vraies ou fausses recommandent à l’attention générale. On ne saurait trop s’étonner de ce que les Malouines ne produisent aucun fruit comestible de quelque grosseur. Le seul qui ait une saveur assez agréable est le lucet, que produit un arbousier rampant, et que les oiseaux de même que les cochons sauvages recherchent avec ardeur. Les vaisseaux dont les équipages seraient affectés de scorbut pourraient tirer d’utiles secours de l’ache sauvage, qui végète dans les sables, ou de l’oxalide à fleurs blanches, dont l’acidité mitigée remplacerait efficacement celle de l’oseille. Les tiges dépouillées des fétuques préparées en salade sont un aliment sucré