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VOYAGE DANS LA MER DU SUD.

étant à soixante milles du navire sur le cutter, attaqua une flotille de pirogues de Vilear et en prit quatorze. Dans cette occasion, un naturel fut tué par un biscayen. Le cutter ayant ensuite rallié le navire, le capitaine voulut abattre le premier en carène pour réparer quelques dommages qu’il avait éprouvés dans ses fonds. Cependant il jugea prudent, avant d’entreprendre cette opération, de tâcher de s’emparer du reste des pirogues de Vilear, pour empêcher les sauvages d’attaquer nos gens pendant qu’ils seraient occupés à réparer le cutter qu’il était nécessaire de haler à terre à marée haute.

Dans la matinée du 6 septembre, tous les Européens appartenant au navire furent armés de fusils ainsi que tous les Européens de Bow, et expédiés sous les ordres de M. Norman, notre premier officier. Nous débarquâmes à un endroit nommé la Roche noire, à une petite distance à l’est de la rivière ; les deux pirogues de Bow, dont j’ai parlé plus haut, y abordèrent un peu après nous. Nous fûmes bientôt ralliés par les chefs de Bow à la tête d’une centaine de leurs guerriers. Les deux pirogues et nos embarcations se retirèrent ensuite au large de la côte, précaution qu’il convenait de prendre pour les empêcher d’échouer à la marée descendante.

Après que nous eûmes débarqué, les Européens commencèrent à se disperser en petites troupes de deux, trois et quatre hommes. Je représentai à M. Norman qu’il convenait mieux de les tenir tous réunis, dans la crainte d’une attaque subite de la