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VOYAGE À TEMBOCTOU.

la figure légèrement allongée. Leur physionomie, en un mot, se rapproche beaucoup de celle de l’Européen. Ils sont tous musulmans, extrêmement fanatiques, et ont en horreur les chrétiens auxquels ils supposent l’intention de vouloir s’emparer des mines d’or situées à l’est du Fouta. C’est pour cela qu’ils prennent tant de précautions pour les empêcher de pénétrer dans cette partie du pays. Ils ne voyagent pas comme les Mandingues, mais aiment à rester paisiblement chez eux, et à administrer leurs esclaves qui forment une grande partie de leur richesse. Ils sont jaloux et envieux, et soumettent à des exactions rigoureuses les marchands étrangers qui traversent leur pays. Cependant, généreux et hospitaliers entre eux, ils se secourent mutuellement, et ce serait en vain qu’on chercherait un mendiant dans le pays. Ils cultivent dans leurs montagnes, le riz, le maïs, le millet et le coton. Ils portent à Kakondy des peaux, du riz et de la cire qu’ils échangent contre du sel avec lequel ils se procurent ensuite des étoffes à Kankan et à Sambatikila.

…» Le marché de Kankan est toujours fourni de marchandises européennes, apportées par les marchands mandingues, telles que fusils, poudre, calicots imprimés, guinées bleues et blanches, ambre, corail, grains de verre et quincaillerie. J’y ai vu aussi de la poterie fabriquée sur les lieux, de la volaille, des moutons, des chevaux et des bœufs vendus par les habitans des contrées environnantes. Je remarquai que quelques-uns de