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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

les objets qu’il y faut visiter, les précautions à prendre. On pourra juger de l’importance et de l’exactitude presque minutieuse du travail de M. Rifaud, par les deux morceaux suivans.

§ I.

COSTUME DU VOYAGEUR EN ORIENT.

« Malgré l’empire de l’habitude et la commodité de leur costume, les Européens qui visitent l’Égypte feront toujours bien d’adopter, dès leur arrivée, le costume du pays. Le turban et la pelisse à la turque mettent à l’abri de beaucoup d’inconvéniens que l’on provoquerait avec l’habit le mieux taillé à la mode de Londres ou de Paris. On ne court pas seulement le risque d’être un objet de dérision ; on s’expose à de véritables dangers, surtout dans le désert faute d’avoir satisfait aux convenances locales sur le point en question. Suivant les idées des Orientaux, la dignité de l’homme exige des vêtemens très amples et la barbe. Chez eux, le costume est modifié en raison de la position sociale et des opinions religieuses. En voyant un homme, on sait, à la couleur de son turban et de sa chaussure, s’il est esclave ou maître, chrétien, juif ou musulman. Par exemple, les rayas, c’est-à-dire tous ceux qui paient contribution au pacha, sans être musulmans, portent le turban bleu ; et ces rayas reconnaissent entre