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STATISTIQUE.

gnait en 1828 ; car, d’après ses limites, elle n’aurait dû avoir que 2,688,000 habitans, tandis que, d’après celles que nous lui assignerons avec tous les géographes français, elle en aurait 22,992,000.

Nous manquons d’espace pour signaler à l’attention du lecteur toutes les différences qui existent entre nous et les autres géographes. Nous nous bornerons à quelques-unes qui sont les plus frappantes.

Hassel, et un grand nombre de géographes qui le copient sans jamais le citer, ont extraordinairement exagéré la population des îles de Bornéo, Sumatra et Célèbes. Des renseignemens positifs que nous devons à l’obligeance de M. le baron de Vander-Capellen, avant-dernier gouverneur général de l’Océanie néerlandaise, nous ont démontré combien on se trompe en portant au-delà de 7,000,000 la population de Sumatra, au-delà de 4,000,000 celle de Bornéo, et au-dessus de 3,000,000 celle de Célèbes. D’un autre côté, le recensement fait pendant l’administration de Raffles, et celui qui eut lieu pendant celle de M. Vander-Capellen, prouvent sans réplique combien était dans l’erreur Bertuch, qui, en adoptant l’opinion généralement suivie par les géographes, n’accordait que 2,100,000 habitans à l’île de Java avec celle de Madoura. Cependant, lorsque, dès l’année 1816, nous trouvant à Venise, nous ne pouvions pas encore avoir connaissance des recensemens exécutés par Raffles en 1815, nous avons prouvé qu’il fallait augmenter de beaucoup la population de Java, à laquelle, avec Dirk Von-