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AUTHENTICITÉ DU VOYAGE DE CAILLIÉ.

de la sienne, ainsi que je l’expose ailleurs ; d’un autre côté, je professe, pour l’érudition étendue et profonde du patriarche de la géographie africaine, dont les sciences déplorent la mort récente, une estime tout aussi sincère pour le moins que celle du collaborateur de la Quarterly Review ; mais celui-ci, avant de se déclarer, pour sa part, le champion des documens employés par le major Rennel, eût bien fait, ce me semble, d’y regarder à deux fois ; et puisqu’il a, pour le calcul des observations géonomiques, cette facilité qui dédaigne un vaniteux étalage de faux savoir, il eût pu lui-même, ou par ses jeunes midshipmen, vérifier sans bruit si l’emploi des angles horaires qui ont servi à la détermination des longitudes données depuis par Mungo-Park ne pécherait pas au point d’avoir produit, sur ces mêmes longitudes, de petites erreurs de quelques degrés seulement[1] ; ce qui n’aurait d’autre résultat que de justifier, non pas précisément les déterminations de M. Jomard (obtenues d’ailleurs par des moyens purement graphiques), mais au moins des corrections dans le sens de celles que cet académicien a un peu outrées. Je relève, au surplus, ces erreurs dans mon mémoire sur la géographie positive du Nord-Ouest de l’Afrique.

Ayant ainsi entrepris M. Jomard, le caustique

  1. Ces erreurs augmentent graduellement à mesure que l’on avance vers l’Est ; au passage du Ba-Woulima, lieu de la cinquième et dernière observation de longitude, l’erreur dépasse quatre degrés.