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VOYAGE AUX ÉTATS-UNIS.

tion des chevaux, des cochons, de la volaille et à la culture de l’indigo. Elles sont civilisées, et les hommes ainsi que les femmes sont actuellement vêtus comme les colons dont on ne les distingue que par leur taille plus élevée, leur chevelure et la couleur de la peau qui est celle d’une basane neuve.

L’entrée de l’Ohio dans le Mississipi est des plus imposantes ; on dirait un vaste lac. Le Mississipi acquiert jusqu’à vingt-cinq brasses de profondeur ; c’est le plus beau fleuve du monde, car il a plus de 800 lieues de cours. Sa rapidité est de 4 milles à l’heure ; il coule au milieu de plaines immenses qu’il couvre tous les ans pendant trois mois d’une vaste inondation. C’est le Nil de l’Amérique. Nous avions à notre gauche les belles contrées de l’ancienne Floride, qui est l’une des mieux cultivées des États-Unis, et à notre droite cette riche Louisiane que votre gouvernement a cédée par le traité de Bâle aux États-Unis. Des forêts considérables d’un côté, des savanes ou prairies à perte de vue de l’autre, bordent le fleuve ; et l’on voit au loin de magnifiques plantations qui s’élèvent tous les jours, telles que la Nouvelle-Madrid, la Petite-Prairie, Saint-François, la Montagne-du-Châtaignier, au-dessous du confluent de l’Yasou, et quelques autres que je n’ai pu noter.

Nous arrivâmes le 25 mai à la Nouvelle-Orléans, où je devais recevoir des ordres ultérieurs pour aller m’établir aux Attacapas, contrée située à 300 milles nord-ouest de cette ancienne capitale de la Louisiane.