Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
272
VOYAGES.

ble plus gros que ceux d’Italie : la soie en est belle et ferme. Des fileurs, appelés du Piémont et du royaume de Naples, ont monté les filatures d’après le système européen, au moyen de la vapeur ; il y a aussi des moulins pour l’ouvraison des soies gréges ; et je ne doute point qu’avec l’activité et l’intelligence des colons et des ouvrières du nord, les États-Unis ne récoltent bientôt toute la soie qui leur sera nécessaire pour la consommation des nombreuses fabriques d’étoffes qui s’y élèvent, au grand détriment de celles d’Europe et surtout de la ville de Lyon.

Au-delà du riche pays des Attacapas, en remontant vers le nord-ouest, le sol s’élève peu à peu jusqu’au pied des Rochy-Mountains. Ce n’est plus qu’un terrain graveleux, sec et stérile comme les steppes de Tartarie, et par conséquent inhabité : il est seulement parcouru par quelques hordes d’Indiens qui se montrent rarement aux Attacapas.

Cette dernière contrée était jadis peuplée par une nation sauvage portant ce même nom, qui signifie anthropophage. Leur pays fut conquis en 1770 par les Français, qui repoussèrent les habitans vers le nord et au-delà du Mississipi. Ce pays est actuellement habité, en grande partie, par des descendans des colons français, qui s’étaient établis dans le Canada, par quelques Suisses et un nombre assez considérable d’Italiens. Les premiers cultivent principalement le coton ; les Suisses, le blé et le coton, et les Italiens s’adonnent à l’éducation des vers à soie : ces trois genres d’industrie sont également lucra-