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VOYAGE AUX ÉTATS-UNIS.

tifs ; aussi voit-on de l’aisance dans toute la population.

J’ai remarqué, chez quelques colons, des plantations de vigne de fort belle apparence, qui ont déjà donné du vin assez bon qui ressemble, en quelque sorte, à nos vins de Toscane. Il deviendra meilleur lorsque ces vignes auront acquis plus de force, et qu’on saura mieux diriger les cuvées ; car il paraît qu’on laisse trop long-temps le jus sur la grappe, pour lui donner de la couleur aux dépens de sa force, et qu’on laisse passer la fermentation. On a aussi planté des vignobles dans la basse Floride et dans l’Ohio méridional.

J’ai trouvé, à mon arrivée, quelques écoles publiques et des maîtres particuliers qui enseignent la lecture, l’écriture, le calcul, les langues française et anglaise : les gens riches envoient leurs enfans au collége et dans les couvens de la Nouvelle-Orléans. Mais l’instruction chrétienne est un peu négligée, vu l’éloignement des habitations du chef-lieu central.

Les mœurs des habitans des Attacapas ressemblent assez à celles des Français de 1780 ; mais le mélange des Suisses, des Italiens et des Anglo-Américains, a déjà fait subir des nuances dans les mœurs primitives des colons canadiens. Il est probable que d’ici à dix ans la physionomie caractéristique de ceux-ci sera effacée par les traits prédominans des Américains proprement dits avec lesquels les communications deviennent plus fré-