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LA GRÈCE EN 1829.

voulaient se battre ; mais à leur tour ils n’ont plus trouvé les Grecs, qui ont préféré se disperser pour aller faire la piraterie. Lord Cochrane lui-même n’a pas pu obtenir qu’ils restassent unis dans les circonstances les plus avantageuses, et la belle frégate l’Hellas est demeurée jusqu’à présent inutile, comme tout le reste de l’emprunt, dont une partie a servi à sa construction, et qui a été si complétement perdu pour la cause de la Grèce. Cette frégate, la corvette Hydra, et quelques bricks qui viennent des Turcs, sont les seuls bâtimens qui appartiennent au gouvernement grec. Tout le reste n’a jamais été, comme je l’ai dit, qu’une réunion de corsaires. On voit que cela est bien loin, comme quelques personnes se l’imaginent, de pouvoir s’appeler une marine militaire. En revanche, c’est une marine marchande qui peut prendre de grands développemens. Il ne dépend que de nous de les lui donner ; mais ce sujet soulève une question tout entière, et mérite d’être traité à part.


Syra.

À la faveur des derniers troubles, une rivale dangereuse s’est élevée à côté d’Hydra et de Spetzia.

Syra est située au centre de l’Archipel. Le sol y est stérile, le mouillage médiocre. On n’en entendait point parler avant la guerre, car la population y étant catholique romaine, vivait séparée et en mauvaise intelligence avec le reste de l’Archipel, et n’avait aucun moyen de se recruter hors d’elle-