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DOCUMENTS OFFICIELS.

nemi de notre patrie et de ses libertés qu’il ne pouvait comprendre. Après avoir sourdement attaqué nos institutions par tout ce que l’hypocrisie et la fraude lui prêtaient de moyens, lorsqu’il s’est cru assez fort pour les détruire ouvertement, il avait résolu de les noyer dans le sang des Français : grâce à votre héroïsme, les crimes de son pouvoir sont finis.

Quelques instans ont suffi pour anéantir ce gouvernement corrompu, qui n’avait été qu’une conspiration permanente contre la liberté et la prospérité de la France. La nation seule est debout, parée de ces couleurs nationales qu’elle a conquises aux prix de son sang ; elle veut un gouvernement et des lois dignes d’elle.

Quel peuple au monde mérita mieux la liberté ! Dans le combat vous avez été des héros ; la victoire a fait connaître en vous ces sentimens de modération et d’humanité qui attestent à un si haut degré les progrès de nos civilisation ; vainqueurs et livrés à vous-mêmes, sans police et sans magistrats, vos vertus ont tenu lieu de toute organisation ; jamais les droits de chacun n’ont été plus régulièrement respectés.

Habitans de Paris, nous sommes fiers d’être vos frères : en acceptant des circonstances un mandat grave et difficile, votre commission municipale a voulu s’associer à votre dévoûment et à vos efforts ; ses membres éprouvent le besoin de vous exprimer l’admiration et la reconnaissance de la patrie.

Leurs sentimens, leurs principes sont les vôtres : au lieu d’un pouvoir imposé par les armes étrangères, vous aurez un gouvernement qui vous devra son origine. Les vertus sont dans toutes les classes ; toutes les classes ont les mêmes droits ; ces droits sont assurés.

Vive la France ! Vive le peuple de Paris ! Vive la liberté !
Lorau, Audry de Puiraveau, Mauguin, De Schonen,
Pour ampliation :
Le secrétaire de la commission municipale,
Odillon-Barrot.