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SOUVENIRS DES CÔTES D’AFRIQUE.

II. Le Rio-Pongo

Ce pays est celui qui m’a paru mériter le plus d’attention par le commerce qui s’y fait, par le caractère facile des indigènes, et par la fertilité du sol, qui permettrait aux étrangers de se procurer des fruits et des légumes en abondance. Je regarde les légumes comme essentiels à des Européens, et je crois qu’une table fournie de mets variés contribue à la santé dans tout pays où la chaleur diminue l’appétit, et où, par conséquent, on se dégoûte aisément des mêmes mets.

La suzeraineté qu’exercent les gens du Fouta-Dialon sur les Sousous du Rio-Pongo rendrait ces derniers peu à craindre ; et en cas de brouille avec le Fouta-Dialon, en excitant ces mêmes Sousous à secouer le joug, ils deviendraient des alliés utiles. La position du Rio-Pongo me paraît d’autant plus avantageuse, qu’avec l’alliance du Fouta-Dialon on pourrait s’y maintenir sans guerre, et que la position plus éloignée de ce dernier pays épargnerait toutes les tracasseries qui naissent du voisinage ; la justice devant former la base de tout établissement français, on serait sûr d’avoir toujours gain de cause avec des gens qui n’ont pas d’intérêt immédiat dans la querelle.

Les Sousous sont idolâtres, les Dialonkais sont mahométans, circonstance encore très-favorable. Les mahométans jugeraient avec impartialité les