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VOYAGES.

la justice et décider les affaires. Le pays est divisé entre plusieurs petits princes indépendans les uns des autres, mais tous sous l’influence du gouvernement dialonkais.

Les chefs sousous ajoutent avant leur nom le mot Mongo : ainsi ils disent Mongo-Djangi, Mongo-Méri-Balké, Mongo-Facori. Lorsqu’un Européen désire s’établir dans le pays, le roi vient lui accorder le terrain qu’il a demandé, le remet entre les mains du chef du village voisin, et charge ce dernier de lui donner aide et protection, de chercher ses captifs désertés et ses bestiaux ; il recommande au blanc de traiter le chef du village avec considération, ce qui signifie de lui faire quelques cadeaux ; mais pour que l’investiture soit légale, il faut que le blanc fasse tuer un bœuf, mette en perce une barrique d’eau-de-vie, et qu’il distribue de la poudre pour tirer en signe de réjouissance. Cette cérémonie accomplie, le terrain lui appartient ainsi qu’à ses descendans : les indigènes ne le chassent pas de cette place ; mais pourtant ils se regarderont toujours comme propriétaires du terrain, et l’Européen ainsi que ses descendans comme des usufruitiers.

Les Sousous sont idolâtres et superstitieux, comme tous les nègres ; les hommes et les femmes sont circoncis à l’âge de quatorze à quinze ans. Lors de cette opération, on enferme les femmes dans une case : les matrones chargées de l’opération peuvent seules y entrer dans les quinze premiers jours ; après quoi, on les fait promener,