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SOUVENIRS DES CÔTES D’AFRIQUE.

et on les mène chanter à la porte des principales personnes du pays pour en obtenir des présens ; au bout d’un mois, on les fait baigner : alors la case cesse d’être interdite aux hommes.

On n’enferme les garçons que quinze jours plus tard. L’opération leur est rendue agréable par les fêtes qui l’accompagnent : pendant tout le mois ce n’est que chants, que danses ; ils reçoivent de tous côtés des cadeaux de vivres et d’habillemens ; on leur fournit de la viande en abondance ; aussi paraissent-ils plutôt désirer que craindre la circoncision. Les jeunes esclaves se trouvent mêlés avec les maîtres.

Lorsqu’un homme meurt, on l’enterre jusqu’au cou, et on lui demande ce qui l’a fait mourir ; il arrive rarement qu’on ne trouve pas quelques raisons d’accuser un individu. Cette cérémonie est interdite aux étrangers : je n’ai donc pu savoir comment le mort répondait. J’ai vu à la porte du village un tombeau ; il était couvert de pierres, et surmonté d’une natte, d’un chapeau, de morceaux de vêtemens, d’un siége et de fragmens de poterie. Ces peuples ont une autre cérémonie religieuse également interdite aux étrangers ; si une de leurs femmes même y assistait par hasard, on lui couperait les seins, et on les suspendrait à un arbre.

Étant allé visiter le roi Djangi, on le prévint de mon arrivée. En rentrant dans sa case, où je l’attendais, il prit de l’eau dans un vase et la but. Je lui dis qu’il devrait couvrir ce vase, attendu que son chien venait d’y boire avant lui : aussitôt le roi se