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HISTOIRE MODERNE.

protestante ; philosophie : l’on réunit sous cette dénomination la philosophie proprement dite, les mathématiques, la physique, les langues anciennes et l’histoire ; jurisprudence et médecine : c’est l’ensemble complet des sciences, et comme un vaste panorama où l’esprit humain se montre sous tous ses aspects divers. En Danemarck, comme en Allemagne, et même en Angleterre, on a senti qu’il ne suffit pas à l’homme de savoir ou la religion, ou les lois, ou la physique, ou la littérature ; qu’il lui faut, sinon la connaissance approfondie, du moins l’intelligence de toutes ces choses. On ne s’est point avisé de morceler la science, de jeter une école de droit dans une province, une école de médecine dans une autre ; de parquer surtout dans des séminaires, sortes de cloîtres anticipés, les élèves en théologie : on a jugé que les études sont sœurs, qu’elles croissent et se développent par le fait seul de leur rapprochement, et que l’union leur est aussi nécessaire que la liberté.

Dans ces facultés diverses, la forme de l’enseignement est arbitraire et laissée au choix du professeur : la direction des cours de chacune des deux universités est même loin d’être uniforme. Nous prendrons pour exemple la faculté de jurisprudence. À Kiel, où l’université est organisée d’après les besoins des provinces allemandes, le Corpus juris Justinianeum est la base de l’enseignement comme la base de la jurisprudence des cours de justice de Slesswig et d’Altona. À Copenhague, au contraire, le droit romain est plus négligé, et le Dansk Low,