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GÉOGRAPHIE.

tité du Kourou de Caillié avec celui de Watt et Winterbottom, et examinons-en les conséquences. D’après les positions que j’ai déjà assignées à Kakondy et à Kourou, l’écartement de ces deux points est de 175 milles géographiques, et le gisement du second à l’égard du premier est l’E.1/2S. ; Caillié donne 160 milles anglais E.S.E.1/2E ; sur le gisement la variation ne serait que d’un point seulement, tandis que M. Jomard compte un point et demi ou 17° ; et quant à la distance, bien que le docte académicien ait reconnu la nécessité d’allonger l’estime qu’en a faite le voyageur, il n’a point porté jusqu’à 3’3, comme j’y suis obligé, la valeur de l’heure de marche. D’un autre côté, en construisant la route de Caillié dans l’hypothèse que je propose, on aurait Téléouel à 39′ de Laby, Dité à 21′ de Timbou, et Cambaya à 48′ de la même ville ; et cependant toutes ces distances sont uniformément évaluées, par les renseignements donnés à M. Caillié, chacune à deux journées de marche.

Ces apparentes difficultés ne me semblent point toutefois assez fortes pour combattre avantageusement la coïncidence proposée. Examinons-les successivement.

En étudiant le système orographique général du pays, on pourra reconnaître que de Dité à Timbou le terrain est le plus élevé, le plus anfractueux de toute la contrée, et forme précisément la crête, coupée de nombreux torrens, qui sépare les bassins du Sénégal et de la Falémé : dès lors la marche y