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VOYAGE EN ASIE.

tire de la côte nord-ouest de l’Amérique et des provinces septentrionales de la Sibérie. Les zibelines inférieures et d’une mauvaise couleur, les peaux de renards des îles Aléoutes, la seconde qualité de loutres de rivière, et quelques autres fourrures, sont expédiées en Chine. Celles dont le poil est gâté ou trop rare, et les qualités inférieures, s’envoient à la foire d’Irbit[1] : les plus belles sont réservées pour celle de Makariev, où les marchands grecs et arméniens s’empressent de les acheter pour Constantinople. La raison qui porte les Chinois à n’acheter ordinairement que les fourrures de seconde qualité, c’est qu’ils savent si bien teindre les zibelines et autres pelleteries, qu’il est impossible de les distinguer de celles qui ne sont pas teintes ; c’est pourquoi ils ne mettent jamais qu’un prix médiocre aux fourrures qu’ils achètent.

» La compagnie russe de l’Amérique a un comptoir considérable à Irkoutsk et de vastes magasins. On y voit plusieurs fabriques de grand rapport. On évalue le commerce qui se fait annuellement dans cette ville à 4 millions de roubles (à 1 fr. 8 c. le rouble) ; les douanes y rapportent plus de 700,000 roubles, ce qui est beaucoup pour la Sibérie. Les vivres sont à si bon compte, qu’on peut bien entretenir un ménage de cinq à six personnes pour environ 3 francs par jour, y compris le combustible.

» Comme le principal commerce avec les Chinois

  1. Voyez plus bas aux Nouvelles.