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HISTOIRE MODERNE.

nommé pour négocier avec M. Barlow, nouveau ministre des États-Unis en France. Les deux négociateurs posèrent les bases d’un traité qui comprenait toutes les confiscations faites pendant la guerre actuelle, et qui donnait pleine satisfaction aux réclamans ; le duc de Bassano, ministre des affaires étrangères, alors à Wilna, appela dans cette ville M. Barlow pour arriver plus tôt à une conclusion définitive. Il approuva l’arrangement fait par le duc Dalberg, et le recommanda dans un rapport détaillé à l’empereur ; mais les désastres de la campagne de Russie, le retour précipité de Napoléon l’empêchèrent de donner son attention à cette affaire, et la mort de M. Barlow, en décembre 1812, dans ces régions glacées laissa momentanément le gouvernement américain sans représentant. Les déplorables événemens qui se succédèrent sans interruption ne permettaient guère au gouvernement français, quand il voyait son existence mise en question, de s’occuper de ces négociations, et les États-Unis n’insistèrent pas. Elles furent reprises en 1816 par M. Gallatin, mais sans succès. Ce n’est pas que le ministère rejetât tout-à-fait les réclamations de cet ambassadeur ; mais il alléguait les embarras de sa position qui étaient grands en effet, car il avait l’émigration et l’étranger à satisfaire ; le duc de Richelieu ajouta même un jour que les indemnités demandées à la France par les puissances européennes étaient si effrayantes que le ministère n’osait proposer de les augmenter en y ajoutant celles dues aux États-Unis. Le mi-