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DÉMÊLÉS DE LA FRANCE ET DES ÉTATS-UNIS.

M. Brown, ne fut pas plus heureux. Les plaintes redoublèrent aux États-Unis, et cette question y agite vivement les esprits ; dans les journaux, dans les écrits périodiques, partout elle est traitée avec plus ou moins de ménagement, et il est à craindre que dans un état démocratique comme l’Union, où le gouvernement est obligé de suivre l’opinion publique, il ne se voie entraîné plus loin qu’il ne voudrait. Un écrit que nous avons sous les yeux s’exprime assez clairement à cet égard : « Si on ne fait pas droit à nos réclamations, dit-il, ce n’est pas parce qu’elles ne sont pas justes, mais parce que les puissances débitrices[1] croient que nous n’userons pas de représailles, et que nous n’en appellerons point aux armes ! Quoi ! ajoute-t-il, à la restauration de la famille des Bourbons, l’Angleterre réclama, et fut dédommagée pour des pertes en assignats qu’elle avait éprouvées dans la tourmente révolutionnaire, et l’Amérique ne pourra être indemnisée des pertes qu’elle a souffertes par la séquestration de ses vaisseaux, dont les cargaisons ont été vendues au profit de l’état, et le prix versé dans le trésor public sous un gouvernement reconnu de toutes les puissances ! Un Belge, qui avait acheté une partie d’une des cargaisons des vaisseaux séquestrés, a vu son droit reconnu par la restauration, et les citoyens des États-Unis, propriétaires du reste de cette même cargaison et des autres qui se trouvaient précisément dans le même

  1. La France, la Hollande et Naples.