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VOYAGES.

qui est vis-à-vis. Les Papels sont un peuple puissant, brave et essentiellement cultivateur. La force de cette nation et son plus grand éloignement des Bisagos ont dû nécessairement empêcher l’envahissement total de Jatte, Bussis et Bissao, qui cependant sont encore sujettes à des pillages et à des enlèvemens d’esclaves ; mais Boulam, située au sud, séparée par une grande baie, et plus rapprochée de Bisagos, ne se trouve pas sous la protection aussi immédiate du continent. Les peuples de la côte commencent déjà, vers Boulam, à être sous l’influence des mahométans de l’intérieur, seigneurs suzerains des rois de la côte, jusqu’à Sierra-Léone, et qui même, dans plusieurs endroits, envoient des gouverneurs pour administrer la justice. Les rois des peuples qui habitent vers Boulam, ayant assez à faire pour se préserver des invasions de l’intérieur, ne sauraient porter des secours efficaces aux habitans de cette île ; et comme elle est plus rapprochée de l’archipel des Bisagos, c’est à ce peuple-ci que l’on doit attribuer la dépopulation de Boulam[1].

Les Bisagos, habitans des îles du même nom, sont des hommes turbulens, sauvages, habitués à des expéditions sur mer. Braves et féroces, on les a vus quelquefois attaquer et enlever des navires

  1. Ces conjectures sont confirmées par les documens historiques ; on sait, en effet, que ce sont les Bisagos qui ont chassé de Boulam les Biafars qui l’habitaient antérieurement.

    *A…