Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 3.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
SOUVENIRS DES CÔTES D’AFRIQUE.

ment balayée, ayant plusieurs portes formées d’une seule planche grossièrement taillée à la hache. La chambre du milieu était circulaire ; dans le centre se trouvait le foyer ; autour on avait élevé avec de la terre plusieurs petites estrades couvertes de nattes, qui servaient de lits. Ces estrades étaient accompagnées de pilastres, comme nos cheminés de campagne ; les colonnes du lit de la femme étaient moins hautes que celles du lit du roi. Les murs, construits en terre, étaient peints en losanges rouges, jaunes et noirs ; des armes proprement suspendues servaient d’ornement. À huit pieds de distance, en dehors de la muraille qui entoure la chambre, se trouvait un autre mur circulaire, formant galerie dans les trois quarts de sa longueur. C’est là que couchent les enfans et les domestiques ; l’autre quart était partagé en deux petits cabinets, où il y avait des provisions renfermées dans des paniers de jonc. Un passage entre les deux cabinets donnait sortie sur une cour fermée, destinée à divers usages particuliers. Après avoir tout examiné, comme j’allais sortir de la case, la femme que j’avais suivie posa une natte par terre dans la galerie, et mit dessus un plat en bois, rempli de riz assaisonné d’huile de palme fraîche, et d’une espèce de coquillage que l’on fait cuire après avoir cassé la coquille et l’avoir séparée ; une bagane pleine d’eau pour me laver, et une petite calebasse d’eau à boire complétaient le service. Après avoir fait honneur au repas, j’allai rejoindre le roi ; alors ses filles et ses parentes se pla-