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TROUBLES RELIGIEUX EN AFRIQUE.

les sollicitudes du prudent Damel, qui s’est hâté de l’expulser de ses états.

Tout nouvellement enfin, au milieu même de nos possessions sénégalaises, un apôtre des doctrines réformatrices était près de soumettre tout le pays de Ouâlo à sa puissance, lorsque l’intérêt de nos droits politiques et commerciaux a exigé l’intervention de nos forces.

Quels sont tous ces fanatiques coryphées de réforme religieuse et de domination sacerdotale ? Quels rapports les unissent au mahdy du Foutah ? Il est difficile de répondre d’une manière complète et précise à ces questions.

Et d’abord quel est cet homme qui, dans le Ssahhrâ, vient rallumer la ferveur mal éteinte des Morâbethyn de Lamtounah, et troubler la sécurité du palais des schéryfs ? Je l’ignore : son nom, sa race, sa patrie n’ont point encore été divulgués à l’Europe. Mais nous savons du moins que c’est au désert que le félan Mohhammed-ben-A’mar avait étudié la science des marabouths, et nous ne pouvons douter dès lors que le mahdy moghrébin n’ait été le maître ou le condisciple du mahdy de Foutah.

Quand aux énergumènes du Kayor et du Ouâlo, leur histoire est plus connue, leur connivence avec Mohhammed-ben-A’mar plus avérée. L’intimité de leurs rapports mutuels m’engage à réunir en un seul récit tout ce que m’ont appris à leur égard les relations que j’ai pu recueillir en puisant aux meilleures sources.

Nghiâgha-I’ysay, dont le caractère entreprenant