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HISTOIRE MODERNE.

sonne n’osait se montrer pour monter à l’assaut, et le couvent, que deux heures auraient dû suffire pour enlever, résista pendant trois jours entiers. Enfin les défenseurs ayant presque tous été mis hors de combat, le peu qui restait, mourant de faim et de soif, se vit contraint de capituler. La capitulation fut signée, scellée de tous les sermens imaginables ; mais à peine les Albanais s’étaient-ils rendus, qu’ils furent impitoyablement égorgés. Après cet exploit, les Grecs songèrent à se porter sur Athènes. Le plan du général Church consistait à embarquer ses troupes au Pirée, à les débarquer de nouveau à Phalère, et à se diriger de là sur Athènes ; il tournait ainsi les retranchemens des Turcs, qui étaient en position sur la route du Pirée à Athènes, et il ne lui restait plus qu’une distance d’une lieue et demie à parcourir de Phalère à Athènes par un chemin superbe. Tout cela devait s’exécuter de nuit, de manière à surprendre les Turcs avant le jour ; dans le même moment, la garnison d’Athènes aurait fait une sortie, et on avait tout lieu d’espérer accomplir la jonction désirée. Au lieu de cela, on commença par perdre un temps énorme à l’embarquement, puis au débarquement des troupes. Il était grand jour quand les Grecs prirent terre à Phalère, et sans attendre la nuit suivante, Church les lança de suite dans la plaine, en prenant cependant la précaution de rester à bord de sa goëlette. Karaïskaki avait été tué l’avant-veille ; ainsi les Grecs, privés de chefs, se trouvèrent livrés à eux-mêmes, au milieu de la