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HISTOIRE MODERNE.

ner de la force au gouvernement, et en même temps de l’emploi à quelques hommes qu’il serait peut-être trop difficile de rendre aujourd’hui à l’agriculture, que j’en presserai de tous mes vœux l’organisation.

Je voudrais donc, dans l’intérêt de la Grèce, que son gouvernement s’empressât de licencier toutes les bandes irrégulières, qu’il obligeât tous les jeunes gens qui en font partie à reprendre les instrumens de culture, et à déposer leurs armes qui ne leur servent que pour le pillage, qu’il fermât l’entrée de la Grèce à ceux qui ne voudraient pas s’engager à vivre en paix et à obéir aux lois, et qu’il composât un petit corps régulier dont l’organisation fût forte, et qui fût entièrement dans sa main. Ce corps n’aurait d’autre mission (et certes c’est la plus utile de toutes) que de maintenir la tranquillité dans le pays, de donner de la puissance au gouvernement, et de le soutenir contre l’anarchie qui menace sans cesse de bouleverser de nouveau la Grèce. Quant à l’espèce d’organisation qu’il faudra lui donner, aux institutions qu’il faudra fonder, telle, par exemple, qu’une colonisation militaire, que plusieurs personnes, et entr’autres Fabvier, regardent comme exécutable et comme très-avantageuse, c’est une question que je ne me permettrai pas de traiter ; je laisse aux personnes qui ont l’expérience du pays et du caractère de ses habitans à la décider. Je ne m’occupe ici que de la pensée qui doit présider à la création d’une armée, et des bases sur lesquelles elle doit reposer. J’ai dit plus haut comment je