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HISTOIRE MODERNE.

sur les bords du canal, tandis que les populations des provinces occupées par l’ennemi seraient chargées de le harceler et d’entraver ses mouvemens, que la nature montueuse du pays entre Stockholm et le Wetter rendrait doublement difficiles. Des chaloupes canonnières et des bateaux à vapeur, stationnés aux extrémités du canal, se porteraient rapidement sur tous les points menacés, et l’on attendrait ainsi patiemment que l’ennemi fût forcé par le manque de vivres de battre en retraite. Ce système a été proclamé et défendu à la dernière diète (1828 et 1830), d’abord par le comte de Platen, puis par tous les chefs du département de la guerre, le comte de Brahe, le baron de Nordin ; le colonel Lefren, etc.[1].

D’autres militaires pensent, au contraire, que l’effet moral de l’abandon de la capitale serait ac-

  1. Plusieurs d’entre ces derniers y rattachaient diverses modifications du système national de l’armée indelta : la principale consistait à substituer une solde en argent aux bostœlle ou fiefs des officiers-généraux, et des officiers au-dessous du grade de capitaine. Les colonels, majors et capitaines conserveraient seuls leurs bostœlle. Cette opération, qui a d’abord été conçue par S. A. R. le prince royal, n’a pas encore été proposée officiellement : elle aurait l’avantage de mobiliser les officiers inférieurs, de leur donner plus de temps pour l’instruction militaire, afin de remplacer, par des appointemens fixes, les produits incertains des fiefs, dont la valeur a tellement varié depuis Charles xi, que quelques bostœlle de lieutenant valent plus que ceux des colonels, tandis que d’autres ne suffisent pas aux premiers besoins de leurs possesseurs.