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ÎLE DE CUBA.

relles ; mais malheur à l’homme téméraire qui tenterait d’en enlever le miel, ou de troubler la paix de ces républiques industrielles.

» La rivière forme des coudes fréquens, et ses bords offrent les aspects les plus variés. Ici le terrain s’élève en amphithéâtre régulier ; là, il est ondulé. Parfois on dirait que l’art a été employé pour donner de gracieux mouvemens aux terres. De distance en distance on aperçoit de petites cabanes en murs de torchis ou en claies, avec un toit en chaume, et quelques toises de jardin auprès. De petites jetées en pierres s’avancent en quelques endroits dans la rivière, avec des treillages qui forment un enclos où les bestiaux vont s’abreuver, et les porcs se baigner. En d’autres lieux, des enclos plus serrés servent de réservoirs au poisson qui s’y trouve pris au retrait de la marée. Des canards sauvages venaient nager sans crainte autour de notre bateau, et si près qu’on aurait pu les atteindre avec la rame ; mais dès qu’on l’essayait, ils plongeaient un moment. Ils différaient entièrement de tous ceux que j’avais vus jusque-là. D’autres oiseaux volaient en foule autour de nous, se perchaient sur les arbres du rivage, ou nageaient sur la rivière ; leurs formes, leurs plumages, leurs noms, tout était nouveau pour moi. »

Le grand, mais inutile cotonnier (cotton-tree) se dessine de la manière la plus pittoresque dans les paysages de cette île. Les bibiaguas, petites fourmis noires, attirent aussi l’attention du voya-