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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.


éclaté sans la présence de l’expédition française, qui en impose aux agitateurs : ils disent hautement que, si elle n’avait été là, le président serait déjà renversé ; mais comme ils pensent qu’elle ne resterait pas impassible à la vue des désordres qui accompagneraient cette nouvelle révolution, ils attendent son départ pour avoir alors un champ libre à leurs intrigues. De son côté, le président s’attendait bien à ce que tous ces complots éclateraient à la réunion du congrès ; aussi ne l’a-t-il convoqué que lorsqu’il a été assuré d’avance d’y avoir la majorité. Parmi les moyens qu’il a employés, il en est, à la vérité, quelques-uns qui ne sont point parfaitement réguliers. C’est ainsi qu’il a appelé au congrès des représentans pour les diverses parties de la Grèce qui sont encore occupées par les Turcs ; l’élection n’ayant pu s’en faire, c’est lui-même qui les a désignés d’office. Il a dû répandre de l’argent parmi les membres du congrès, car c’est la seule manière de se faire entendre des Grecs ; à l’aide de tous

    sition contre le président, il ne doit point être confondu avec des intrigans qui ne se plaisent que dans le désordre, et qui ne sont animés que par de viles passions. Il croit sans doute son opposition fondée sur des motifs honorables ; il ne juge point assez qu’avant tout il faut de l’unité à la Grèce, et que son gouvernement est déjà environné de trop de difficultés pour que toutes celles qu’on lui suscite encore ne soient point le coup le plus funeste qu’on puisse porter à la nation. Ainsi, pour le moment, c’est avec les fauteurs du désordre et de l’anarchie qu’il s’est allié. Telle est l’ambition, tel est l’esprit d’intrigue dont le caractère grec ne peut jamais se dépouiller.