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COMPAGNIE DES INDES.

niers des marchés de cette ville. C’était là se plaindre de la concurrence, qui est l’ame du commerce. Si les Hollandais vendaient à d’assez bas prix et achetaient à des prix assez élevés pour y perdre, il ne fallait aux Anglais que prendre un peu de patience. Mais la vérité était que les Hollandais, disposant d’un plus fort capital avec plus d’économie, se trouvaient ainsi en état de faire des offres plus avantageuses, tant pour les ventes que pour les achats. » (Vol. 1, p. 56.)

Pendant les années qui s’écoulèrent depuis 1624 jusqu’en 1627, les bénéfices de la Compagnie avaient toujours été en diminuant. Les directeurs, qui prenaient d’ailleurs le plus grand soin de dérober à la connaissance du public tous les faits qui pouvaient nuire à leur crédit, excepté dans les cas particuliers où quelque intérêt du moment les portait à avouer des pertes, se virent alors dans la nécessité de déclarer au gouvernement la marche rétrogade de leurs affaires. Sir Robert Shirley, qui avait été envoyé en ambassade près de la cour de Perse, s’adressa, lors de son retour à Londres, au roi en son conseil, afin d’obtenir qu’un ordre fût donné à la Compagnie des Indes orientales de lui payer 2000 liv. sterl. en reconnaissance des importans services qu’il avait rendus, ou en dédommagement de ses efforts, qui avaient été couronnés d’un plein succès, pour procurer à la Compagnie le commerce de la Perse. Les directeurs nièrent d’abord l’importance des services, et déclarèrent en outre qu’ils