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ÎLES DE LA SONDE.

renvoyant nos lecteur pour l’île de Java à l’intéressant fragment du voyage de M. Perrottet, inséré dans les numéros d’octobre et novembre 1830. Nous tâcherons plus tard de compléter ces documens sur les îles de la Sonde.


§ Ier.
ÎLE DE BALI.

L’île de Bali est divisée en huit états, gouvernés chacun par un radjah indépendant. Les radjahs de Bali, dit sir Raffles, sont pris dans les castes des sudras et des veissiahs. Quand ils meurent, leurs corps sont conservés pendant un temps plus ou moins long, quelquefois un an, jamais moins de deux mois. On garantit ces corps de la putréfaction en les soumettant chaque jour à une fumigation de benjoin et d’autres substances ; on les brûle ensuite. Quant à ceux des enfants qui n’ont point encore de dents, on les enterre immédiatement après leur mort, ainsi que les individus emportés par la petite vérole. Généralement, dans ces deux castes privilégiées, les veuves se brûlent avec le cadavre de leurs maris : ce sacrifice est tout-à-fait volontaire de leur part ; elles ne sont pas seules, au reste, à le consommer, car les concubines et les femmes esclaves du défunt se brûlent en même temps. Le corps du dernier radhah de Balibing fut brûlé avec soixante-quatorze femmes. Quelquefois, au lieu de réduire les cadavres en cendres, on les jette à la mer.

À Tranjung-Alem, une dame âgée, d’un certain rang, étant venue à mourir, nous assistâmes à ses obsèque. Toutes les femmes du village se rendirent