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VOYAGES.

par conséquent une valeur hors de toute proportion.

La température de Lima était très-chaude en février et mars, époque de notre relâche. Les vents régnans soufflaient du sud, variaient au sud-sud-est, au sud-est, et ne restaient que peu d’instans au nord. Pendant le jour, les calmes étaient fréquens, et ce n’était même que vers onze heures du matin qu’une légère brise venait agiter l’atmosphère. Une brume constante et épaisse apparaissait vers cinq ou six heures de la matinée, et ne se dissipait que vers neuf ou dix heures. Le soleil alors prenait une grande force. Vers quatre heures du soir, la brume tombait de nouveau sous forme de pluie très-fine et persistait ainsi jusqu’aux approche de la nuit. Ces brouillards périodiques et diurnes sont nommés garua : seuls ils entretiennent la vie végétative sous un ciel où il ne pleut jamais. Les nuits sont remarquables par leur douceur et leur sérénité. Dans le jour, vers deux heures, la chaleur était très-forte, et le thermomètre centigrade, au soleil, s’élevait jusqu’à 45 degrés : son maximum d’élévation, à l’ombre, paraissait fixé entre 24 et 25 degrés, et la température de l’eau dans la rade était, terme moyen, de 21 degrés. L’hygromètre indiqua toujours une saturation complète. Les grandes perturbations de la nature qui agitent le Pérou sont les tremblemens de terre, qui se répètent presque chaque année, et qui souvent renversent de fond en comble des cités entières, et font franchir à la mer les obstacles qui en resserraient les limites naturelles. Callao, en 1747, fut ainsi abîmé,