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VOYAGES.

En 1745, la France vit ce commerce si important pour elle suspendu de nouveau, et perdit sa part de Terre-Neuve, perte suivie bientôt de celle du cap Breton.

En 1762, une escadre française entra dans Bull Boy, et les troupes marchant sur Saint-Jean, cette ville se rendit pour la seconde fois.

En 1763, par un nouveau traité, la France rentra dans ses droits, et eut en outre le droit de pêche dans le golfe Saint-Laurent, mais seulement à trois lieues des côtes appartenant à l’Angleterre. Les îles Saint-Pierre et Miquelon furent cédées à la France pour servir d’asile aux pêcheurs, le roi s’engageant à ne pas les fortifier, et ne pouvant y entretenir une garde de plus de cinquante hommes pour faire la police.

Les hostilités recommencèrent de nouveau en 1779, et les îles Saint-Pierre et Miquelon, toujours premières victimes, furent prises, et les habitans, au nombre de dix-neuf cent trente-deux, envoyés en France. Nous en reprîmes possession en 1783 ; les Anglais s’en emparèrent en 1793 ; nous les reprîmes en 1801, les perdîmes encore, et par le traité du 17 juin 1814, le droit de pêche pour les Français sur le Grand-Banc de Terre-Neuve fut remis sur le même pied qu’en 1792. Mais la saison avancée et le retour de l’empereur de l’île d’Elbe ne nous permirent d’en tirer aucun avantage avant 1816, où le gouverneur français alla s’installer aux îles Saint-Pierre et Miquelon.

Depuis cette époque, la pêche augmente chaque