Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 1.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
377
LE CANADA.

Unis, dont il est séparé par une ligne de convention, et par le fleuve Saint-Laurent ; au sud, par ces mêmes États et par les grands lacs Ontario, Érié, Huron et Supérieur, et par une multitude d’autres de moindre étendue ; à l’ouest, le pays n’a, à proprement parler, d’autres limites que les océans Pacifique et Septentrional.

Cette immense contrée, aussi vaste peut-être que le continent d’Europe, a été divisée, par un acte du parlement de la Grande-Bretagne, en deux provinces ou gouvernemens distincts, dont nous allons donner ici un court aperçu statistique et politique.

Le Haut-Canada[1] est un pays plat et fort peu varié. On y trouve cependant quelques chaînes de montagnes qui sont en général peu élevées. De Kingston à l’extrémité occidentale de la province règne une forêt continuelle, qui empêche la vue de s’étendre sur aucun point à plus d’un mille de distance. Le sol en est extrêmement fertile ; mais jusqu’ici les habitans se sont contentés

  1. Le Haut-Canada est situé entre les 42° et 52° de latitude N., et entre les 76° et 97° de longitude O. Il confine au N. au territoire de la compagnie de la baie d’Hudson ; au N.-E., à la rivière Grande ou des Ottawas ; à l’E., au Bas-Canada ; au S. et au S.-E., aux États-Unis, dont il est séparé par une ligne de convention qui commence à Saint-Régis, sous le 45e parallèle, suit le milieu du Saint-Laurent, du lac Ontario, de la rivière de Niagara et du lac Érié, traverse les lacs Huron, Supérieur et Long, parcourt ensuite le centre d’une autre chaîne de petits lacs jusqu’à l’angle N.-O. de celui des Bois, et va de là au Mississipi ; l’O. et au N.-O., les limites de la province sont indéfinies.

    Le canal de Welland traverse la presqu’île du Haut-Canada dans une direction presque parallèle à la rivière de Niagara, et réunit les deux lacs Ontario et Érié. L’élévation de la contrée qu’il parcourt est d’environ trois cent trente pieds, et à l’aide de trente-sept écluses qu’on a été obligé de construire, des bâtimens du port de cent-vingt tonneaux se rendent facilement d’un lac à l’autre.