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ALBUM.

mémoire assez remarquable sur les progrès de la richesse française, mais qui a paru long et fatiguer l’auditoire. Est-ce la faute du public, ou de M. Charles Dupin ? M. de Laborde est venu enfin faire une heureuse diversion à l’ennui qui commençait à gagner la grave assemblée ; et ce n’était pas la chose la moins curieuse de cette séance que de voir ces visages, jusque-là si indifférens, s’animer, se pencher pour ne rien perdre des paroles, des ingénieuses observations du voyageur à Jérusalem. Ce fragment des voyages de M. de Laborde dans le Levant, que nous donnons tout entier pag. 29, a été à plusieurs reprises couvert d’applaudissemens. M. Arnault a clôturé la séance. Le programme annonçait que l’honorable académicien réciterait quelques fables inédites de sa composition. Mais M. Arnault a voulu aller jusqu’à la demi-douzaine ; et je crois, bon Dieu ! qu’il serait encore sur son siége, si le public ne s’était levé spontanément.


Les Souvenirs de la Révolution, de M. Charles Nodier, que nous avons annoncés dans notre dernier numéro, ont paru chez le libraire Levavasseur, au Palais-Royal. M. Charles Nodier montre les hommes de la révolution sous un jour si nouveau, il a tant de piquantes anecdotes à conter sur cette époque d’exception si grande et si grotesque tout à la fois, que nous croyons ménager un véritable plaisir à nos lecteurs en leur indiquant ce livre qui sera bientôt dans toutes les bibliothèques. C’est dans cet ouvrage qu’on trouvera, sur Robespierre, des idées neuves et hardies, qui valurent dans le temps à l’auteur une petite persécution. On sait que l’ancien gouvernement le punit d’avoir osé dire la vérité sur cet homme extraordinaire, en le privant d’une modeste pension.